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Passolunghi François

1593 Chemin Las Ayas - 06390 CONTES 04 93 79 18 0506 24 22 59 80

Article de l'Expresse Juillet 2016

Article de l'Expresse Juillet 2016

Article paru dans L'EXPRESS·Numéro 3394 du 20 juillet 2016

Le dernier des rotiniers

François Passolunghi, à Contes, crée sur mesure des meubles en rotin pour les particuliers. Un savoir-faire unique en France.

"Cela fait vingt-trois ans que je tord du rotin !" Sur les hauteurs de Contes dans la vallée du Paillon, François Passolunghi, 45 ans, passe ses journées à chauffer au chalumeau cette drôle de liane importée d'Asie du Sud-Est et, une fois celle-ci assouplie, à la cintrer pour fabriquer ensuite bains de soleil, chaises, lits, commodes, armoires, barrières de piscine... Selon lui, «on peut tout faire en rotin»,
A la différence du bambou, qui est creux, il contient une fibre à l'intérieur, la moelle, utilisée pour le tissage du mobilier. La peau, elle, sert pour les ligatures et les cannages. « Ce sont les importateurs de matière première qui me le disent, je serais le dernier en France à fabriquer des meubles en rotin sur commande et sur mesure, et à restaurer ou à reproduire des modèles anciens.»

Il existe certes des maisons réputées en Ile de France, Drucker et Gatti, mais elles travaillent surtout pour les cafés-restaurants,et sur catalogue. En France, la formation au métier de rotinier a même disparu il y a une vingtaine d'années, et l'on n'enseigne plus que la vannerie, c'est-à-dire le travail de l'osier ou du châtaigner. François Passolunghi, qui a "appris le" métier de son père, devra un jour embaucher un apprenti pour que son savoir-faire ne se perde pas, ses deux fils ne semblant pas prêts à prendre la relève.

«Tout est fait à la main, explique l'artisan. La machine ne pourra jamais remplacer l'homme. La tâche, ne sera jamais automatisé car une machine ne peut pas savoir, par exemple, jusqu'à quel point il faut chauffer le rotin pour qu'il soit suffisamment souple afin d'être cintré.» Dans son atelier showroom, qui se visite sur rendez-vous, François Passolunghi passe parfois plus d'une semaine sur un seul meuble : un travail exceptionnel qui se répercute forcément sur le prix.

Article de l'Expresse Juillet 2016